lundi 4 octobre 2021

LE B A BA DU DROIT


LE B A BA DU DROIT

Sans préjuger de l’applicabilité ou non, en cas de crime de droit commun, de l’immunité judiciaire qui couvre les actes des politiques effectués pendant l’exercice de leurs fonctions, voici un nouvel exemple de confessionnalisme exacerbé.

Il me semble, pour le malheur de la justice, que la cabale menée d’abord contre le juge Sawwan puis contre Bitar, se soit amplifiée à la faveur de l’appui accordé à Hassane Diab, hier par le mufti Deriane, Hariri et ses pairs du club des anciens premiers ministres, et aujourd’hui, par le sunnisme politique. Tout ce monde a pris fait et cause pour le prédécesseur de Mikati sauf à faire cause commune - ô ironie du sort - avec le Hezbollah, en prenant pour motif, apparemment ou réellement justifié, le sentiment d’une injustice insupportable frappant la communauté sunnite, et pour prétexte, la volonté de lutter contre la pratique discriminatoire des deux poids, deux mesures.

Il est certain en effet que le Président Aoun avait été informé de la présence et de la dangerosité du stock de nitrate d’ammonium. Il ne s’en est pas défendu. Il l’a même formellement reconnu. Aussi il peut paraître choquant qu’il soit couvert par l’immunité. Pourquoi lui et pas moi, se disent les autres ? L’immunité, pensent-ils, ou elle les couvre tous ou elle ne couvre personne.

L’argument est spécieux. Que les règles de droit soient modifiables, soit. Mais en attendant de les modifier, on les applique et on s’y soumet.

C’est élémentaire et le b a ba du droit. S’y soustraire relève d’un esprit ouvertement séditieux.

Carlos HAGE CHAHINE

 https://www.lorientlejour.com/article/1276531/le-ba-ba-du-droit.html

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