Les « Valeurs » de leur République aséitocratique et apostolique
1 Le mariage
pour tous, c’est un mariage légal contracté entre individus de même sexe ou de
sexe différent. La bigamie étant contraire, selon « leurs valeurs »,
à l’égalité homme/femme[1], il ne
devrait plus y avoir lieu, en toute logique, de prohiber les ménages à trois ou
davantage, entre personnes de même sexe.
2 L’Egalité,
parlons-en. Dans la République du Panthéon, elle cherche obstinément à
contretemps, au nom de la lutte contre la discrimination et au mépris des
justes proportions, à égaliser des inégaux, à l’instar de Procuste, du nom de
ce faux aubergiste et vrai brigand qui, ayant capturé les voyageurs, ajustait
leur taille à la longueur du lit, en raccourcissant ou en étirant ceux dont les
jambes étaient trop longues ou au contraire trop courtes ; cependant
qu’avec la discrimination positive, au mépris de la légitime égalité de nature,
elle cherche à inégaliser les égaux.
3 Leur Patrie
n’est plus ce que son étymologie indique. Désormais la terre des pères est tout
autant la terre des mères, et la terre des pères sans mères et des mères sans
pères.
4 On brûle
l’encens et l’on fait des sacrifices quotidiens à la gloire des droits de
l’homme – un homme qui se prend pour un « adulte trouvé »[2] -, devenus
l’unique creuset de la nation française avec, comme fruit, le
communautarisme et, pour porter remède à l’homogénéité perdue, la mixité et le
métissage obligatoire, érigés en impératif catégorique.
5 Leur
démocratie reconnaît pour seule transcendance la majorité : une addition
de moi, qui supplante le Dieu vivant.
6 Leur laïcité, c’est la sainte
aséité : l’émancipation totale à l’égard de Dieu. Et comme on n’annule que
ce que l’on remplace, ils n’ont défié la transcendance divine que pour déifier
la nature qui ne le leur pardonnera jamais. N’ayant voulu voir dans la nature
que le côté mécanique du rapport cause à effet, à l’exclusion des causes
finales, la nature ne se fera pas faute de leur rendre la monnaie de leur
pièce. Il ne faut pas être grand devin ou grand clerc pour apercevoir que
l’individualisme fait courir l’humanité à sa perte. La primauté de l’individu
par rapport à la communauté, autrement dit de la partie par rapport au tout,
revient à exposer le corps tout entier, ou la tête, pour la conservation de la
main.
7 Leur liberté consiste, avec
l’étalage de la licence sexuelle et de la pornographie, à libérer les pulsions
animales : c’est-à-dire, à énoncer leur fameuse théorie de l’évolution en
sens inverse. Ayant fait du sexe un jeu de séduction, ils ont fait accroire aux
imprudents, en l’occurrence, pour être plus précis, aux imprudentes, qu’elles
peuvent « allumer » la mèche de la concupiscence sans risquer, par un
retour de flamme, de se brûler les doigts ou d’exposer les enfants, premières
victimes des désaxés - Ah ! qu’au moins nos familles traditionnelles
pussent renoncer à la mode du tout dénudé et de l’hyper moulant !
8 Après quoi ils viennent feindre de pleurnicher
et de se plaindre des ravages des viols, de la pédophilie et autres violences
sexuelles dont ils ont largement créé les conditions. Dans leurs écoles
soi-disant laïques, la vertu de tempérance est mise sous le boisseau. On
n’entend parler des vertus dérivées de pudeur, de modestie, de chasteté,
vertus pourtant éminemment laïques, c’est-à-dire profanes, accessibles à la
raison naturelle, pas plus que si elles avaient été spécifiquement chrétiennes ;
cependant que l’éducation sexuelle dispensée aux enfants n’omet aucun détail
anatomique de l’accouplement et les incite tout uniment à la débauche sous
prétexte de précautions indispensables à la prévention des accidents, entendez
sida et autres maladies sexuellement transmissibles dans lesquelles on range,
sur le même plan, les grossesses non désirées.
9 La contraception et l’avortement, élevés à la
dignité de droits de l’homme, ont fini par « engendrer » … le grand
remplacement, mais aussi le recours à la location de ventre et, en termes à
peine savants, l’insémination artificielle pour désigner rien d’autre que les
saillies : autre application, toujours en sens inverse, de leur théorie de
l’évolution.
10 Leur fraternité consiste à faciliter
tout ce qui divise aux dépens de ce qui unit, à simplifier, par les lois sur le
divorce et l’âge de la majorité, la séparation des couples et des familles unis
naturellement, pour les coaguler artificiellement par le PACS, la PMA, la
GPA et autres lois contre nature ;
11 Avec pour conséquence, une politique familiale qui
débouche en moyenne sur près de
130.000 divorces prononcés chaque année, contre 44.738 en 1972.
Près de 45% des mariages finissent par un divorce et l’on
dénombre 1,8 mariages pour 1 divorce.
12 Leur liberté d’expression consiste à autoriser
les défilés et l’exhibitionnisme ostentatoire de la gay Pride, montés sur les
chars d’assaut de la culture de mort ; et à interdire, sous le prétexte
fallacieux de lutte contre l’homophobie, d’exprimer seulement un sentiment
d’horreur pour ces abominations ; sans seulement se douter qu’à nous faire
taire, « les pierres mêmes crieront ».
13 L’abolition de la peine de mort est venue
accorder aux criminels la vie sauve pour en faire, dans un premier temps, des
morts vivants, avant que la perpétuité ne devienne une « perpétuité
provisoire », et en attendant qu’elle redevienne une « perpétuité réelle »
selon les récentes revendications de certain politique. Et pour comble de
sensiblerie, ils ont proscrit les châtiments corporels pour expier crimes,
délits et désobéissance sauf à produire des récidivistes, des « réitérants »
et des « enfants tyrans », quand le Christ, pour expier les péchés de
l’humanité, qu’il n’a pas commis, et témoigner de son infini amour, n’avait
d’autre choix - j’ose l’affirmer – que de souffrir tourments, agonie, moquerie,
injures, soufflets, torture, jusqu’à l’infâmie de la mort sur la croix.
14 Convaincus de leur titre à se donner, chacun
sa propre loi, une grande majorité de nos semblables, le sachant ou ne le
sachant pas, pratiquent au pluriel le péché d’Adam. Mais contrairement à nos
premiers parents qui, prenant conscience de leur péché, se saisissent d’une
feuille de figuier pour se cacher l’un à l’autre les organes qui les
apparentent le plus aux animaux - chaque fois qu’il ignore Dieu, l’homme tombe
plus bas que l’homme - ils pratiquent à l’envi la culture de l’effeuillage, dans
les espaces publics, les plateaux des télévisions, les studios de cinéma, et
que, par leurs votes successifs, ils ont contribué à installer dans la loi.
Voilà quelques-unes, et j’en passe, de leurs fameuses
« valeurs », qui se propagent tel un fléau sans rencontrer la moindre
résistance auprès de nos jeunes dont les intelligences rendues infirmes par une
éducation perverse, ont été formatées pour les accueillir comme les dernières
conquêtes du siècle.
L’Eglise, par la voix autorisée de saint
Jean-Paul II, a très justement diagnostiqué, dans les mœurs de notre temps, une
tendance à la culture de mort. Mais sa voix, toujours sonore dès qu’il s’agit
de s’ouvrir au monde et de le flatter pour quelque apparence de bien, sous les espèces
des droits de l’homme, demeure inaudible et trop timide pour admonester tous
ces apprentis démiurges, artisans d’une « décréation » préméditée, à
l’abri de ne pas chercher à aggraver les mesures de répression.
Tant de malheurs nous impatientent, bien
évidemment, lors même que nous sommes obligés de les subir à cause de nos
péchés. Mais il ne faut pas croire que la culture de vie se régénère de plein
droit, spontanément, sans d’épouvantables malheurs. Encore y faut-il des
prophètes, des éducateurs et des prédicateurs ; encore y faut-il des
défenseurs et des soldats disposés à donner leur vie, le moment venu, le jour
où seront réunies les conditions d’une juste et légitime insurrection. Le
recouvrement de notre dignité d’humains créés à l’image et à la ressemblance de
Dieu, est à ce prix. Nous tous tant que nous sommes, chrétiens authentiques et
gens de bonne foi, n’aurons alors d’autre choix que de la mener, sous peine d’être
comptables au jour du Jugement[3]
de toutes les âmes que nous aurons laissé se perdre.
Carlos Hage Chahine
[1] « La polygamie est en fait un terme générique qui
recouvre plusieurs réalités. Elle inclut la polyandrie, le fait d’une femme
mariée à plusieurs hommes, ainsi que la polygynie, le fait d’un homme marié à
plusieurs femmes. En droit français, la polygamie est le fait de contracter un
second mariage sans avoir mis fin au premier. Elle est interdite par l’article
147 du Code civil : “L’on ne peut contracter un second mariage avant la
dissolution du premier”. Tout contrevenant est punissable d’un
emprisonnement et de 45.000 euros d’amende (art 433-20 du Code pénal). La
prohibition de la polygamie en France remonte au code Napoléon de 1804. Aucun
mariage polygamique ne pouvait donc être valablement célébré ni produire des
effets en France. En effet, hormis le fait que la condition monogamique
constituait un empêchement bilatéral à la célébration du mariage polygamique,
un tel mariage heurtait la conception française de l’ordre public en droit
international en ce qu’il serait une atteinte à l’égalité entre époux, laquelle
a valeur constitutionnelle en France. » (https://www.village-justice.com/articles/droit-internationnal-prive,21708.html).
[2] Un affinement par Jean Madiran de la définition,
selon Renan, du citoyen idéal « naissant enfant trouvé et mourant
célibataire ».
[3] J’entends,
au sein de la hiérarchie ecclésiastique, des voix, dont je ne saurais mesurer
l’importance numérique en comparaison de leur poids médiatique, nier
l’existence de l’enfer. C’est à tous ces négationnistes que je voudrais
rappeler que cette vieille superstition a au moins le mérite de rendre
l’humanité moins mauvaise ; que s’il n’y a plus d’enfer, il n’y a plus de
Jugement dernier ni de deuxième avènement du Christ, qui n’aura plus d’objet. Que
sans une justice divine rétributive, la justice humaine manquerait de fondement
et sa force obligatoire d’efficacité. Car la justice humaine est une
participation de la justice divine. Si j’aspire à être juste, c’est pour tendre
à la perfection, et imiter l’exemple de Celui à l’image et à la ressemblance de
qui j’ai été créé.