dimanche 27 mai 2018

Les « Valeurs » de leur République aséitocratique et apostolique

Les « Valeurs » de leur République aséitocratique et apostolique

1 Le mariage pour tous, c’est un mariage légal contracté entre individus de même sexe ou de sexe différent. La bigamie étant contraire, selon « leurs valeurs », à l’égalité homme/femme[1], il ne devrait plus y avoir lieu, en toute logique, de prohiber les ménages à trois ou davantage, entre personnes de même sexe.

2 L’Egalité, parlons-en. Dans la République du Panthéon, elle cherche obstinément à contretemps, au nom de la lutte contre la discrimination et au mépris des justes proportions, à égaliser des inégaux, à l’instar de Procuste, du nom de ce faux aubergiste et vrai brigand qui, ayant capturé les voyageurs, ajustait leur taille à la longueur du lit, en raccourcissant ou en étirant ceux dont les jambes étaient trop longues ou au contraire trop courtes ; cependant qu’avec la discrimination positive, au mépris de la légitime égalité de nature, elle cherche à inégaliser les égaux.

3 Leur Patrie n’est plus ce que son étymologie indique. Désormais la terre des pères est tout autant la terre des mères, et la terre des pères sans mères et des mères sans pères.

4 On brûle l’encens et l’on fait des sacrifices quotidiens à la gloire des droits de l’homme – un homme qui se prend pour un « adulte trouvé »[2] -, devenus l’unique creuset de la nation française avec, comme fruit, le communautarisme et, pour porter remède à l’homogénéité perdue, la mixité et le métissage obligatoire, érigés en impératif catégorique.

5 Leur démocratie reconnaît pour seule transcendance la majorité : une addition de moi, qui supplante le Dieu vivant.

6 Leur laïcité, c’est la sainte aséité : l’émancipation totale à l’égard de Dieu. Et comme on n’annule que ce que l’on remplace, ils n’ont défié la transcendance divine que pour déifier la nature qui ne le leur pardonnera jamais. N’ayant voulu voir dans la nature que le côté mécanique du rapport cause à effet, à l’exclusion des causes finales, la nature ne se fera pas faute de leur rendre la monnaie de leur pièce. Il ne faut pas être grand devin ou grand clerc pour apercevoir que l’individualisme fait courir l’humanité à sa perte. La primauté de l’individu par rapport à la communauté, autrement dit de la partie par rapport au tout, revient à exposer le corps tout entier, ou la tête, pour la conservation de la main.

7 Leur liberté consiste, avec l’étalage de la licence sexuelle et de la pornographie, à libérer les pulsions animales : c’est-à-dire, à énoncer leur fameuse théorie de l’évolution en sens inverse. Ayant fait du sexe un jeu de séduction, ils ont fait accroire aux imprudents, en l’occurrence, pour être plus précis, aux imprudentes, qu’elles peuvent « allumer » la mèche de la concupiscence sans risquer, par un retour de flamme, de se brûler les doigts ou d’exposer les enfants, premières victimes des désaxés - Ah ! qu’au moins nos familles traditionnelles pussent renoncer à la mode du tout dénudé et de l’hyper moulant !

8 Après quoi ils viennent feindre de pleurnicher et de se plaindre des ravages des viols, de la pédophilie et autres violences sexuelles dont ils ont largement créé les conditions. Dans leurs écoles soi-disant laïques, la vertu de tempérance est mise sous le boisseau. On n’entend parler des vertus dérivées de pudeur, de modestie, de chasteté, vertus pourtant éminemment laïques, c’est-à-dire profanes, accessibles à la raison naturelle, pas plus que si elles avaient été spécifiquement chrétiennes ; cependant que l’éducation sexuelle dispensée aux enfants n’omet aucun détail anatomique de l’accouplement et les incite tout uniment à la débauche sous prétexte de précautions indispensables à la prévention des accidents, entendez sida et autres maladies sexuellement transmissibles dans lesquelles on range, sur le même plan, les grossesses non désirées.

9 La contraception et l’avortement, élevés à la dignité de droits de l’homme, ont fini par « engendrer » … le grand remplacement, mais aussi le recours à la location de ventre et, en termes à peine savants, l’insémination artificielle pour désigner rien d’autre que les saillies : autre application, toujours en sens inverse, de leur théorie de l’évolution.

10 Leur fraternité consiste à faciliter tout ce qui divise aux dépens de ce qui unit, à simplifier, par les lois sur le divorce et l’âge de la majorité, la séparation des couples et des familles unis naturellement, pour les coaguler artificiellement par le PACS, la PMA, la GPA et autres lois contre nature ;

11 Avec pour conséquence, une politique familiale qui débouche en moyenne sur près de 130.000 divorces prononcés chaque année, contre 44.738 en 1972. Près de 45% des mariages finissent par un divorce et l’on dénombre 1,8 mariages pour 1 divorce.

12 Leur liberté d’expression consiste à autoriser les défilés et l’exhibitionnisme ostentatoire de la gay Pride, montés sur les chars d’assaut de la culture de mort ; et à interdire, sous le prétexte fallacieux de lutte contre l’homophobie, d’exprimer seulement un sentiment d’horreur pour ces abominations ; sans seulement se douter qu’à nous faire taire, « les pierres mêmes crieront ».

13 L’abolition de la peine de mort est venue accorder aux criminels la vie sauve pour en faire, dans un premier temps, des morts vivants, avant que la perpétuité ne devienne une « perpétuité provisoire », et en attendant qu’elle redevienne une « perpétuité réelle » selon les récentes revendications de certain politique. Et pour comble de sensiblerie, ils ont proscrit les châtiments corporels pour expier crimes, délits et désobéissance sauf à produire des récidivistes, des « réitérants » et des « enfants tyrans », quand le Christ, pour expier les péchés de l’humanité, qu’il n’a pas commis, et témoigner de son infini amour, n’avait d’autre choix - j’ose l’affirmer – que de souffrir tourments, agonie, moquerie, injures, soufflets, torture, jusqu’à l’infâmie de la mort sur la croix.

14 Convaincus de leur titre à se donner, chacun sa propre loi, une grande majorité de nos semblables, le sachant ou ne le sachant pas, pratiquent au pluriel le péché d’Adam. Mais contrairement à nos premiers parents qui, prenant conscience de leur péché, se saisissent d’une feuille de figuier pour se cacher l’un à l’autre les organes qui les apparentent le plus aux animaux - chaque fois qu’il ignore Dieu, l’homme tombe plus bas que l’homme - ils pratiquent à l’envi la culture de l’effeuillage, dans les espaces publics, les plateaux des télévisions, les studios de cinéma, et que, par leurs votes successifs, ils ont contribué à installer dans la loi.

Voilà quelques-unes, et j’en passe, de leurs fameuses « valeurs », qui se propagent tel un fléau sans rencontrer la moindre résistance auprès de nos jeunes dont les intelligences rendues infirmes par une éducation perverse, ont été formatées pour les accueillir comme les dernières conquêtes du siècle.

L’Eglise, par la voix autorisée de saint Jean-Paul II, a très justement diagnostiqué, dans les mœurs de notre temps, une tendance à la culture de mort. Mais sa voix, toujours sonore dès qu’il s’agit de s’ouvrir au monde et de le flatter pour quelque apparence de bien, sous les espèces des droits de l’homme, demeure inaudible et trop timide pour admonester tous ces apprentis démiurges, artisans d’une « décréation » préméditée, à l’abri de ne pas chercher à aggraver les mesures de répression.
Tant de malheurs nous impatientent, bien évidemment, lors même que nous sommes obligés de les subir à cause de nos péchés. Mais il ne faut pas croire que la culture de vie se régénère de plein droit, spontanément, sans d’épouvantables malheurs. Encore y faut-il des prophètes, des éducateurs et des prédicateurs ; encore y faut-il des défenseurs et des soldats disposés à donner leur vie, le moment venu, le jour où seront réunies les conditions d’une juste et légitime insurrection. Le recouvrement de notre dignité d’humains créés à l’image et à la ressemblance de Dieu, est à ce prix. Nous tous tant que nous sommes, chrétiens authentiques et gens de bonne foi, n’aurons alors d’autre choix que de la mener, sous peine d’être comptables au jour du Jugement[3] de toutes les âmes que nous aurons laissé se perdre.

Carlos Hage Chahine


[1] « La polygamie est en fait un terme générique qui recouvre plusieurs réalités. Elle inclut la polyandrie, le fait d’une femme mariée à plusieurs hommes, ainsi que la polygynie, le fait d’un homme marié à plusieurs femmes. En droit français, la polygamie est le fait de contracter un second mariage sans avoir mis fin au premier. Elle est interdite par l’article 147 du Code civil : “L’on ne peut contracter un second mariage avant la dissolution du premier”. Tout contrevenant est punissable d’un emprisonnement et de 45.000 euros d’amende (art 433-20 du Code pénal). La prohibition de la polygamie en France remonte au code Napoléon de 1804. Aucun mariage polygamique ne pouvait donc être valablement célébré ni produire des effets en France. En effet, hormis le fait que la condition monogamique constituait un empêchement bilatéral à la célébration du mariage polygamique, un tel mariage heurtait la conception française de l’ordre public en droit international en ce qu’il serait une atteinte à l’égalité entre époux, laquelle a valeur constitutionnelle en France. » (https://www.village-justice.com/articles/droit-internationnal-prive,21708.html).
[2] Un affinement par Jean Madiran de la définition, selon Renan, du citoyen idéal « naissant enfant trouvé et mourant célibataire ».
[3] J’entends, au sein de la hiérarchie ecclésiastique, des voix, dont je ne saurais mesurer l’importance numérique en comparaison de leur poids médiatique, nier l’existence de l’enfer. C’est à tous ces négationnistes que je voudrais rappeler que cette vieille superstition a au moins le mérite de rendre l’humanité moins mauvaise ; que s’il n’y a plus d’enfer, il n’y a plus de Jugement dernier ni de deuxième avènement du Christ, qui n’aura plus d’objet. Que sans une justice divine rétributive, la justice humaine manquerait de fondement et sa force obligatoire d’efficacité. Car la justice humaine est une participation de la justice divine. Si j’aspire à être juste, c’est pour tendre à la perfection, et imiter l’exemple de Celui à l’image et à la ressemblance de qui j’ai été créé.