samedi 2 mars 2019

Peine de mort. Réponse au pape François


Peine de mort
Réponse au pape François


Aux membres de la Commission internationale contre la peine de mort reçus le 17 décembre 2018, le pape François réaffirme son ferme engagement contre ce châtiment. « La certitude, dit-il, que chaque vie est sacrée et que la dignité humaine doit être cultivée sans exceptions, m’a poussé, depuis le début de mon ministère, à travailler à différents niveaux pour l’abolition universelle de la peine de mort ». Le pontife romain ajoute : « Cette peine est contraire à l’Evangile car elle implique de supprimer une vie qui est toujours sacrée aux yeux du Créateur, et de laquelle seul Dieu est vrai juge et garant ». Et, plus loin : « On ne peut enlever à personne ni sa vie ni l’espérance de la rédemption et de la réconciliation. »

J’ose dire, et je n’ai pas peur des mots, que la hiérarchie officielle de l’Eglise catholique contemporaine a été incapable de concilier deux principes apparemment contradictoires : d’une part, « la primauté du bien commun contre les personnalistes », corrélatif à la primauté du tout par rapport à la partie, et, d’autre part, cette vérité rappelée dans l’encyclique « Divini Redemptoris » de Pie XI, que « la Cité est pour l’homme, et non l’homme pour la Cité ».

Pour nous sortir de cet antagonisme apparent, une seule clé : la hiérarchie des biens communs. L’existence humaine est insérée dans un réseau de « touts » divers et hiérarchisés. Individu, membre d’une famille, citoyen civil, citoyen du monde, citoyen céleste, l’homme est ordonné à une hiérarchie de biens communs et ne saurait se borner au seul bien de la société. Chaque homme appartient à deux cités : une cité terrestre ayant pour fin le bien commun temporel, et la cité de Dieu, un tout supérieur au tout de la cité, qui a pour fin ultime la vie éternelle.

Aussi la primauté de la personne est à lire à la lumière du principe de totalité : « La Cité est pour l’homme en ce que l’homme est PARTIE D’UN AUTRE TOUT, un tout supérieur au tout de la cité » (Jean Madiran, Le Principe de totalité, p. 65). Ainsi chaque personne est tenue comme individu membre de la cité de sacrifier sa vie, au besoin, pour la cité. Car c’est uniquement par sa destinée surnaturelle que la personne est moralement supérieure à la cité. La nation, dit Madiran, ne demande au citoyen que le sacrifice de son existence temporelle, elle n’exige pas de lui qu’il lui sacrifie son âme et son salut éternel.

Aussi longtemps que l’Eglise conciliaire sera prisonnière du culte de l’homme et de la philosophie anthropocentriste sous-jacente à sa théologie, sa hiérarchie officielle, avec le pape François à sa tête, témoigneront d’un véritable embrouillement du naturel et du surnaturel.

Carlos Hage Chahine
24 septembre 2018

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire